Depuis l’enfance, Irina coud. Elle chine, transforme, réinvente la matière textile avec une liberté qui emprunte au rêve autant qu’à l’observation. Elle nourrit une fascination pour les galaxies lointaines et les cellules végétales. Quels évènements grandioses sont à l’origine des œuvres de la nature, de cette vie formidable macroscopique et microscopique qui se déploie autour de nous. C’est tout cela qui nourrit le travail d’Irina Pertseva. Ses œuvres sont faites de tissus récupérés, rétrécis, teints, bouillis, incrustées de sable, de verre, de céramique. Elles ne créent pas seulement un contraste, mais aussi une harmonie.
Un tournant s’opère en 2017 lors d’une exposition éphémère à Biarritz où le public découvre un travail rare, sensible. Repérée lors de cette exposition, les premières commandes arrivent, avec le groupe LVMH et notamment la Maison Chaumet, avec qui naît une collaboration ponctuelle.Irina Pertseva se dit habitée par le textile, un « monde parallèle » qu’elle explore avec une intensité joyeuse, presque spirituelle. Elle ne crée que lorsqu’elle est portée par une énergie lumineuse. À ses yeux, le tissu — surtout lorsqu’il est déjà marqué, coupé, usé — quitte sa fonction utilitaire pour devenir un « être astral fantasque », propice à tous les imaginaires.
« Peu de temps après le début du travail, je me transporte dans un monde irréel du rêve, où rien n’est impossible et le temps est
absent. Il n’y a pas un seul fil noir, ni pensée sombre dans mes œuvres. Dans ce monde, il n’y a pas de place pour la négativité. » – Irina Pertseva
Ses œuvres, souvent enroulées, spiralées, évoquent aussi bien les galaxies lointaines que les cellules végétales, les géodes ou les strates de minéraux. Ce mouvement circulaire, récurrent, est pour elle un signe de transformation continue — un symbole d’ouverture et de développement intérieur.
« L’enroulement circulaire est un phénomène fréquent dans mes créations. Ce qui est certain, c’est que c’est un signe de la possibilité infinie du développement de soi et de son environnement. » – Irina Pertseva